Une lettre aux élèves et aux étudiants par Joël monzée

6 septembre 2016

Une lettre aux élèves et aux étudiants par Joël monzée
Une lettre aux élèves et aux étudiants par Joël monzée

Quel beau cadeau pour soutenir les enfants et les adolescents!

Joël Monzée, docteur en neurosciences, s’adresse directement aux élèves pour les aider à commencer l’année dans l’harmonie. Il est directeur fondateur de l’Institut du développement de l’enfant et de la famille. Il est aussi directeur fondateur de l’Institut de coaching et neurosciences. Professeur associé au département de psychiatrie de l’Université de Sherbrooke, Joël Monzée est un de nos précieux collaborateurs du Monastère des Augustines.

Bonne lecture!

Une lettre aux étudiants

Salut!

Depuis quelques jours, tu es retourné à l’école. Peut-être encore au primaire. Peut-être déjà au secondaire. Quels que soient les défis de ta vie à l’école, je te souhaite une très belle année, remplie de moments où tu pourras découvrir le monde à travers ce que t’enseigneront tes professeurs. Certains seront certainement cool, d’autres déjà un peu fatigués. C’est la vie! Quoi qu’il en soit, sache que leur mission première, c’est de t’aider à devenir autonome et de choisir un métier qui te permettra de ne jamais te rendre compte que tu travailles, parce que tu auras pu transformer tes passions en gagne-pain!

Retourner à l’école après deux mois de congé est une drôle de situation, car un paquet d’émotions viennent colorer les derniers jours de congé.

D’une part, il y a l’excitation du retour, des retrouvailles, de la tête des nouveaux et de quels profs tu hériteras pour une bonne année. D’autre part, il y a le rythme de l’école, ses exigences, ses examens, ses responsabilités et tous les moments où on voudrait faire autre chose qu’étudier ou faire des devoirs.

Dans les deux cas, il y a des moments de joie que tu espères et d’autres plus difficiles que tu anticipes sans doute. Et comme tu ne sais pas encore quelle sera ta réalité d’élève ou d’étudiant, il se peut que ton ventre se noue un peu ou que tu sois un peu plus impulsif ou réactif quand tes parents te demandent quelque chose à la maison.

En fait, tu as dû parfois t’en rendre compte, les adultes ne comprennent pas toujours pourquoi tu es timide, tu es en colère, tu évites de faire tes devoirs, tu frappes parfois, tu fais des cauchemars, tu te caches sous tes draps ou tu es plus impulsif…

Si tes parents ou tes enseignants doivent s’assurer que tu respectes les règles de conduite (c’est leur rôle), sache que la grande majorité de tes réactions sont souvent une simple réponse maladroite au stress ou à l’anxiété que tu vis tous les jours. Tu sais, on vit tous du stress. On vit tous de l’anxiété. On a tous des peurs. Les plus jeunes comme les grands. Et on réagit comme on peut. Cela fait partie de la vie.

Sans stress et sans anxiété, tu serais souvent en danger : tu ne regarderais pas en traversant la route ou en roulant dans les chemins de campagne, tu ne ferais pas attention quand tu coupes des carottes, tu ferais des gestes qui pourraient te blesser. Sais-tu que sans un minimum de stress, tu ne pourrais ni te concentrer sur un devoir, ni apprendre de nouvelles choses à l’école?

Pour comprendre ce qui se passe en toi, sache que le stress est à la vie ce que la vitesse est au vélo. Essaie donc de rester assis sur ton vélo sans te déplacer; tu mettrais vite le pied à terre. Et s’il y a trop de vitesse, tu pourrais tomber quand arrive un obstacle.

On apprend à maîtriser ses peurs comme on apprend à faire du vélo. Un jour à la fois, un effort à la fois. Normalement, les adultes sont là pour t’aider à prendre soin de toi et à trouver le courage de maîtriser ton stress avec des comportements qui te vaudront des félicitations.

Malheureusement, les adultes ne comprennent pas toujours les effets de leur propre stress, alors ils ont de la difficulté à le voir, à le décoder et à trouver des moyens pour te soutenir. C’est normal, on apprend tous les jours, même quand on est adulte! Et tu sais, je suis conscient de cela, mais cela ne m’empêche pas, parfois, d’être maladroit avec mes propres enfants. Je m’en rends juste compte un peu plus vite qu’avant… et je réajuste en leur parlant et en les aidant à grandir.

De la même manière que les grands tombent encore quand ils sont à vélo, c’est normal parfois que tu rechutes. Donc, il est normal que, parfois, tu sois maladroit et tu le seras encore, surtout quand le stress et l’anxiété seront très intenses! Toutefois, cette expérience te montrera l’importance de développer tes talents et d’ouvrir ton cœur, malgré la peur.

Il faut simplement apprendre à éviter de devenir téméraire, sans toutefois être figé par l’angoisse. Bref, chaque jour sera une nouvelle occasion pour toi de choisir d’être courageux et d’utiliser tes meilleures ressources pour interagir avec les autres, tout en développant ton autonomie pour profiter de la vie, comme tu l’as fait avec ton vélo!