Les récréations chez les Augustines

6 juillet 2016

Depuis la fondation de leur communauté, les Augustines se sont toujours réveillées au son de la cloche. À cinq heures du matin, elles entamaient les premières prières et leur travail quotidien. Pour les Augustines, la journée ne se terminait qu’après l’office des vêpres, à sept heures du soir. Qu’elles soient à la cuisine, à l’entretien ménager, à l’infirmerie ou à la pharmacie, les religieuses ont des horaires très chargés. Elles arrivaient souvent exténuées à la fin de la journée. Conformément à leurs Constitutions, deux moments de répit leur permettaient de souffler quelque peu. Deux récréations, d’une heure chacune, ponctuaient ainsi la journée, après les repas.

Les récréations chez les Augustines
Récréation au jardin du Monastère de l’Hôtel-Dieu de Québec, sans date
© Archives du Monastère des Augustines

Un moment pour échanger

«Après la réfection du midi et du soir, il sera permis aux Sœurs de parler ensemble une heure durant ou environ, et de se récréer par des discours agréables et saintement joyeux, avec paix, douceur, discrétion et simplicité : ce qui ne les empêchera pas de faire quelques petits ouvrages durant ce temps-là […]»

Constitutions de la Congrégation des Religieuses Hospitalières de la Miséricorde de Jésus de l’Ordre de Saint-Augustin, chapitre IX

Tout en discutant avec leurs consœurs, les religieuses en profitaient pour avancer leurs travaux d’aiguille. Bien installées autour d’une table ou dans le jardin, c’était le moment de terminer divers travaux manuels.

Les récréations chez les Augustines
Récréation au Noviciat de l’Hôpital Général, 1961
© Archives du Monastère des Augustines

Des récréations encadrées

Bien que reposant, le moment de la récréation était toutefois encadré et régi par plusieurs règles :

« […] Si quelqu’une était sujette à parler d’elle-même, à faire des éclats de rire, à parler trop haut, ou à faire d’autres immodesties de ce genre, qu’elle jette, en entrant, un regard sur cette imperfection, et prenne la résolution d’être sur ses gardes, afin de n’y pas tomber […] » (Règle de Saint-Augustin, article VII). Selon leur Directoire, les récréations devaient avant tout être innocentes, agréables et utiles!

Au bout de cette heure de répit, « toutes, au premier son de la cloche, quitteront la parole commencée et se retireront en silence au lieu destiné » (Constitutions). Pendant plus de trois siècles, les Augustines observeront à la lettre cet horaire…

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